Un rapport de l’INSERM publié jeudi pointe le danger des addictions chez les adolescents plus vulnérables aux substances psychoactives que les adultes. Alcool, cannabis, tabac et jeux vidéos, une initiation précoce accroît en plus les rythmes de dépendance ultérieure.
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Plus les addictions commencent tôt, plus dur est de s'en débarasser

Les jeunes sont confrontés de plus en plus tôt aux addictions et plus durablement ! Un constat préoccupant puisque le cerveau de l’adolescent est plus vulnérable aux substances psychoactives que le cerveau de l’adulte.

En France, "les niveaux de consommation de certaines substances psychoactives, en particulier l’alcool, le tabac et le cannabis, demeurent élevés chez les adolescents, en dépit des évolutions de la réglementation visant à limiter l’accès des mineurs à ces produits et des campagnes de prévention répétées", note l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) dans une expertise collective publiée jeudi.

Les experts ont notamment constaté une modification des usages et des modes de consommation de certaines substances psychoactives, par exemple l’alcoolisation ponctuelle importante qui tend à se développer chez les adolescents. Par ailleurs, ils soulignent la plus forte sensibilité de cette population aux effets neurotoxiques de l’alcool et du cannabis par rapport aux adultes, ce qui les rend particulièrement vulnérables aux conséquences de la consommation de ces substances.

L’alcool, première substance psychoactive...

"En France, l’alcool est la première substance psychoactive consommée en termes de niveau d’expérimentation, d’usage occasionnel et de précocité d’expérimentation" indique dans son rapport l’INSERM.

Les jeunes ne sont pas en marge du phénomène, au contraire selon l’étude, ce sont 58 % des enfants de 11 ans qui déclarent avoir déjà expérimenté une boisson alcoolisée et plus d’un tiers des collégiens de 3e (34 %) qui affirment avoir connu l’ivresse alcoolique. Les consommations régulières d’alcool (au moins deux fois dans le mois) apparaissent aussi dès la fin du collège, car 7 % des élèves de 3e déclarent avoir bu de l’alcool au moins 10 fois dans le mois précédant l’enquête.

Une observation inquiétante surtout lorsqu’on sait que comparé à l’adulte, la consommation d’alcool chez l’adolescent, et notamment l’intoxication massive, exerce des effets neurotoxiques plus prononcés sur le cerveau, aussi bien au niveau structural (par exemple sur la génération de nouveaux neurones/neurogenèse) que fonctionnel, ce qui se traduit par une plus grande interférence avec les fonctions cognitives (apprentissage/mémoire). Toujours selon l’étude "Il a été documenté que les atteintes morphologiques et fonctionnelles sont plus importantes chez les filles que chez les garçons du même âge. Les déficits observés à moyen terme sont proportionnels à la quantité d’alcool consommée". 

Le tabac, premier produit psychoactif consommé quotidiennement à l’adolescence

"En 2011, en France, plus de 2 jeunes sur 3 âgés de 17 ans (68 %) ont expérimenté le tabac" souligne le rapport.

Selon l’INSERM, 8 % des élèves de 4e et 16 % de ceux de 3e fument quotidiennement. Ce qui entraîne un risque de dépendance et des conséquences sanitaires à long terme bien connu (pathologies respiratoires, cardiovasculaires, cancers…). 42 % des adolescents de 17 ans ont déjà fumé du cannabis au moins une fois

En France, le cannabis est le premier produit psychoactif illicite consommé à l’adolescence. En 2011, 42 % des adolescents de 17 ans ont déjà fumé du cannabis au moins une fois (39 % des filles et 44 % des garçons). Les garçons sont plus consommateurs que les filles qui expérimentent plus tardivement le produit.

Les premières expérimentations, encore très rares à l’entrée au collège, sont observées dès les dernières années de collège (11 % des élèves de 4e, 24 % des élèves de 3e) et concernent près d’un lycéen sur 2 en 2011.

Quant aux effets du cannabis, ils sont réels estiment les spécialistes "Dans les heures qui suivent l’usage de cannabis, les troubles cognitifs observés concernent l’attention, le temps de réaction, la mémoire de travail, et les fonctions exécutives. Il existe par ailleurs une corrélation significative entre l’usage et divers « passages à l’acte » (tentatives de suicide, boulimie, comportements sexuels à risque…) dus à la levée de l’inhibition comportementale".

" Ces troubles cognitifs ont tendance à disparaître dans le mois suivant l’arrêt de la consommation.  Chez l’adolescent, certains de ces troubles peuvent persister, y compris après sevrage, en particulier si la consommation a débuté avant l’âge de 15 ans. Les troubles cognitifs observés à long terme sont corrélés à la dose, la fréquence, la durée d’exposition et à l’âge de la première consommation de cannabis".

" La consommation régulière de cannabis a des effets à long terme qui peuvent altérer les résultats scolaires, et les relations interpersonnelles".

" Enfin, l’usage de cannabis peut également précipiter la survenue de troubles psychiatriques (troubles anxieux, troubles dépressifs, symptômes psychotiques et schizophrénie) chez l’adolescent. Concernant les troubles psychotiques, ce risque peut être modulé par certains facteurs génétiques, l’âge d’exposition et l’existence préalable d’une vulnérabilité à la psychose (antécédents familiaux)".

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