Nancy. Plusieurs organisations syndicales dont Alliance et Unsa-Police ont appelé les policiers de France à participer à un "jeudi noir". À quelques mois des Jeux Olympiques, à Nancy, les policiers étaient au rendez-vous devant l'hôtel de police pour réclamer des "mesures exceptionnelles" à hauteur de l'évènement sportif.
La grogne a gagné les rangs de la police, après le défilé de bus à impériale par Unité SGP FO du 10 janvier lors d'une "cérémonie d'ouverture de la contestation" dans Paris, un bloc constitué de treize syndicats, dont Alliance et Unsa Police, appelaient à leur tour les policiers de France à se mobiliser ce jeudi 18 janvier devant leur commissariat ou poste de police à la faveur d'un "jeudi noir". Une mobilisation associée à une "activité minimum" et des sorties effectuées "sur appel uniquement" et sans "initiative".
Objectif de cette action ? Mettre en lumière les incertitudes planant encore sur la présence policière lors des Jeux olympiques de Paris. Dans une lettre envoyée le 22 décembre aux syndicats, Gérald Darmanin avait annoncé la nécessité de mobiliser "à 100 % des policiers entre le 24 juillet et le 11 août 2024" excluant tout congé à cette période.
"Le 18 janvier marque le premier jeudi noir, d'une série qui ne prendra fin que lorsque nous aurons toutes les réponses attendues par les personnels de la Police Nationale. Sur les conditions de travail, l'accompagnement social, une prime exceptionnelle, le paiement des heures supplémentaires et la mise en place d'une indemnité d'absence missionnelle", affirment les syndicats Alliance et Unsa.
Répondant à l'appel du 18 janvier, les policiers se sont réunis devant les commissariats de Lunéville, Pont-à-Mousson, Toul, Dombasle-sur-Meurthe, Conflans-en-Jarnisy, Briey ou Longwy. À Nancy, près de soixante policiers, étaient présents à midi devant les murs de l'Hôtel de Police. Un rassemblement qui s'accompagnait aussi de la présence de lits picots et d'une poussette avec un baigneur pour exprimer la colère et la lassitude des policiers.
Cyril Baudesson, délégué du syndicat Alliance Police Nationale en Meurthe-et-Moselle
Une demande de revalorisation
"À l'heure où on se parle, l'hébergement, ça risque d'être ça, des lits picots ! Et les poussettes... car qui va s'occuper de nos gosses ? Des heures, c'est sûr, on va en faire et on ne sait pas si elles seront indemnisées... Est-ce qu'on pourra les récupérer ?" interroge Cyril Baudesson, responsable syndical de Alliance face aux dizaines de policiers présents.
En terme de compensation, une prime entre 500 euros jusqu'à "1.500 euros si l’engagement est particulièrement exceptionnel" a été évoquée par Beauvau. Les syndicats Alliance et Unsa demande, eux, une prime exceptionnelle pour tous de 2 000 euros ainsi qu'une aide pour la prise en charge et la garde d'enfants.
Combien de policiers de la DDSP54 pourraient être mobilisés à Paris ? " Il n'y a eu aucune expression de besoin. Pour le moment et officiellement, on ne sait rien. On sait juste une chose c'est qu'il n'y aura pas de congés du 24 juillet au 11 août. C'est un chèque en blanc, on avance à l'aveugle, on ne sait pas où on va ! ", estime Cyril Baudesson.
La suite ? "On va monter crescendo. On attend la cérémonie des vœux du 30 janvier d'Alliance Police Nationale et du bloc, les 13 syndicats seront là, on attend les annonces, on attend les décrets d'application et qu'ils passent". Dans le cas contraire "d'autres actions pourront être mises en place jusqu'au blocage des aéroports et des péages, les CRS pourront aussi rejoindre le mouvement".
Les syndicats Alliance, Unité SGP Police-FO et Unsa-Police ont été reçus cette semaine par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Des annonces sont attendues pour la fin du mois de janvier.