ÉPIDÉMIE. Avec 464 cas positifs et 5 morts, la région Grand Est a enregistré en quelques jours une forte progression des cas de coronavirus – COVID-19. En préfecture de Meurthe-et-Moselle, Eric Freysselinard, préfet de Meurthe-et-Moselle, Christophe Lannelongue, directeur général de l’ARS Grand Est, et Jean-Marc Huart, recteur de la région académique Grand Est, recteur de l’académie de Nancy-Metz, ont livré lundi à 17h30 un point de situation complet. 

Si les départements alsaciens ont fait face à une brutale montée des cas de coronavirus sur leur territoire, en Meurthe-et-Moselle où la propagation virale est encore limitée, les services de l'État sont sur le qui-vive pour se préparer à une hausse encore plus drastique. Pas encore de cellule de crise activée en préfecture de Meurthe-et-Moselle, mais des réunions d'information assurées chaque jour entre les services de l'état, l'Agence Régionale de Santé, le rectorat de l'Académie Nancy-Metz et l'hôpital pour faire le point sur la propagation du virus et affiner en pleine coordination les prises en charge. Des échanges qui ne s'arrêtent pas à l'échelle départementale, mais se nouent aussi avec la région par le biais de points de situation réguliers avec les préfectures de région au niveau de la zone de défense, a évoqué Eric Freysselinard, préfet de Meurthe-et-Moselle en présence de Christophe Lannelongue, directeur général de l’ARS Grand Est, et de Jean-Marc Huart, recteur de la région académique Grand Est, recteur de l’académie de Nancy-Metz. 

464 cas confirmés et 5 décès en région Grand Est

154 contaminations de plus recensées mardi soir par rapport à la veille à la même heure. « C'est une très forte progression » enregistrée en 24 heures, considère Christophe Lannelongue, directeur général de l’ARS Grand Est. Des chiffres à différencier néanmoins au sein de la région avec ceux du département du Haut Rhin qui enregistre à lui seul 260 cas et du Bas-Rhin 104 cas. Selon le détail des cas, communiqué par l'ARS Grand Est lundi à 17h30, ils sont 5 cas dans la Marne, 1 cas dans l’Aube, 1 cas en Haute-Marne, 1 cas dans les Ardennes, 3 cas dans la Meuse, 11 cas en Meurthe-et-Moselle, 47 cas en Moselle et 28 cas dans les Vosges. Le nombre de décès est porté à cinq, le dernier patient décédé était âgé de 63 ans, il était originaire du Haut-Rhin. Concernant les cas graves, ils sont 56 à être pris en charge dans le Grand Est notamment 6 cas à Nancy. 

Focus sur les 11 cas positifs domiciliés en Meurthe-et-Moselle (dont 7 cas dans le Grand Nancy)

Sur les 11 cas détectés positifs au coranovirus, covid-19. Cinq personnes sont actuellement confinées à leur domicile, 6 personnes ont été hospitalisées dont une qui est sortie ce mardi. Parmi les deux hospitalisés, deux patients sont en réanimation, l'un au CHRU de Nancy et l'autre au CHR de Metz. Dans le Grand Nancy, ces cas seraient liés « peu ou prou » au rassemblement évangélique en lien avec la Semaine de Carême de l’Eglise La Porte Ouverte Chrétienne de Bourtzwiller (Haut-Rhin), affirment les services de l'ARS qui ont travaillé sur la recherche des sujets contacts proches avec les patients contaminés. 

« On se prépare très activement à faire face à une propagation du virus » 

Dans le Haut Rhin, le ministère de l’Éducation nationale a ordonné depuis lundi la fermeture de l’ensemble des établissements scolaires, des crèches pour une durée de 15 jours, les rassemblements ont été limités. Des mesures visant à prévenir une nouvelle flambée des cas. Les autorités sanitaires veulent à tout prix empêcher un afflux de patients dans les hôpitaux qui pourraient saturer les services au détriment des malades les plus graves. 

« En Meurthe-et-Moselle on considère qu’il n’y a pas de propagation massive du virus, cela dit ce n’est pas une raison pour se dire que le problème est réglé. On se prépare très activement à faire face à une propagation du virus », affirme Christophe Lannelongue, directeur général de l’ARS Grand Est. Pour enrayer la propagation du virus, l’une des stratégies mises en place actuellement vise à isoler les malades en s’intéressant aux chaînes de contamination en identifiant les différents cas contacts par le biais d’enquêtes menées par les épidémiologistes de Santé Publique France et de la délégation territoriale de l’ARS. Elles s’appuient sur la recherche des cas contacts de malades et repèrent si les personnes évoluent dans des métiers à risques comme des EHPAD, des crèches, des établissements hospitaliers. En ce sens et par précaution, la crèche de Vandoeuvre-lès-Nancy "Les Alizés" a fermé ses portes lundi matin après un cas positif chez une auxiliaire de puériculture.

De nouveaux tests pour détecter le Covid-19 en région Grand Est

Depuis lundi, les CHRU de Nancy et Strasbourg ne sont plus les seuls à proposer les tests de détection au coronavirus, les CHR de Metz et Reims s’ajoutent à la liste. « On essaye de monter en régime le plus vite possible sur les différents sites publics avec également l’ouverture prochaine de sites privés dans le Haut Rhin et sans doute dans les jours qui suivront dans la région », annonce l’ARS Grand Est. Le CHRU de Nancy, qui a réalisé depuis le 24 février 155 tests à ce jour, devrait ainsi pouvoir proposer à compter de cette semaine 90 tests (contre 48 en théorie actuellement).

Augmenter les tests pour augmenter les capacités de réponses au 15, saturé ces derniers jours. « Il faut qu’on puisse tester tous les gens dans les jours qui viennent à savoir les patients qui ont besoin de l'être sur des critères médicaux de façon à ce que les décisions soient prises à bon escient » affirme le directeur de l’agence régionale de santé du Grand-Est. 

Autres points sur lesquels les équipes travaillent, l'engagement de la médecine de ville avec l’orientation du patient à partir du cabinet vers le 15 ou le confinement, le suivi du sujet porté à domicile notamment pour faire face à ce que les professionnels de santé appellent le phénomène de « rebond respiratoire » autour du 7 à 8 jours de maladie. Autres ambitions affichées, la sortie la plus rapide possible des patients de l’hôpital et enfin la gestion des réanimations. « On se prépare à une situation qui peut déraper très vite comme celle de l’expérience du Bas-Rhin, en Meurthe-et-Moselle, on peut se retrouver la semaine prochaine dans la situation du Haut Rhin il y a 8 jours », indique Christophe Lannelongue.

Une seule fermeture de classe au sein de l’Académie de Nancy-Metz

Du côté du rectorat Nancy - Metz, on se dit confiant et à l'écoute des directives nationales pour appliquer les consignes qui évoluent en fonction des situations que les autorités de santé ont de la maladie. « Pour les enfants, la maladie n’est pas grave, il n’y a pas de décès pour les populations de moins de 15 ans en Chine et en France », insiste Jean-Marc Huart, recteur de la région académique Grand Est et recteur de l’académie de Nancy-Metz. Pour autant, des mesures ont été prises en généralisant les mesures dites barrières avec la mise en place de savon, serviettes uniques, renfort sur le nettoyage dans tous les établissements scolaires...  Elles sont appuyées par la mise en quarantaine des personnes et des cas contacts et des personnes résidantes dans les zones clusters. À ce stade selon le rectorat Nancy - Metz, une seule situation a conduit à la fermeture d'une classe de Woippy en Moselle avec le confinement d'une enseignante testée positive. Concernant les mesures d'anticipation, le rectorat de l'académie Nancy-Metz se dit prêt à assurer la continuité pédagogique en cas de confinement d'élèves. 

Favoriser les gestes arrière avec le lavage des mains

« Se laver régulièrement les mains à l’eau et au savon ou par le biais de solutions hydroalcooliques, tousser ou éternuer dans le creux de son coude, éviter de se faire la bise ou de se serrer la main », autant de gestes barrières pour éviter à grande échelle toute contamination au Covid-19 sur lesquels communiquent sans relâche les services de la préfecture. « C’est d’abord les mesures individuelles de précaution qui vont permettre de bloquer l’épidémie » abonde Christophe Lannelongue, directeur général de l’ARS Grand Est. 

Pas d'inquiétude pour les élections municipales

Le scrutin des élections municipales des 15 et 22 mars seront l'occasion de rassemblements. En la matière, des mesures spécifiques ont été prises pour assurer le bon déroulement et éviter les risques de propagation. Le ministre de l’Intérieur a envoyé une circulaire aux maires. « Il ne doit pas y avoir d’inquiétudes » a redit Eric Freysselinard, préfet de Meurthe-et-Moselle évoquant une série de précautions et de recommandations sanitaires pour les bureaux de vote. Pour les électeurs, quelques recommandations : le lavage des mains à l’entrée et à la sortie, venir avec son stylo et éviter autant que possible de toucher des surfaces, conserver une distance raisonnable avec les autres électeurs dans les files d’attente, et limiter les contacts physiques avec les membres du bureau de vote.

Les premières demandes de chômage partiel dans le département

Sur le plan économique, la crise du coronavirus affecte les entreprises et surtout les traiteurs de Meurthe-et-Moselle. Sept entreprises ont demandé à bénéficier des aides au chômage partiel, a déclaré le préfet de Meurthe-et-Moselle. La mesure est destinée aux entreprises qui ne peuvent pas maintenir leur activité en raison de difficultés.

La Foire attractive de Nancy annulée ? 

Depuis dimanche, les rassemblements de plus de 1000 personnes sont désormais interdits, en intérieur ou en extérieur afin de contenir au maximum l’épidémie de coronavirus. Une jauge qui concerne de nombreux événements culturels et sportifs. En Meurthe-et-Moselle, ce sont le semi-marathon et le salon de la moto qui ont été annulés à la demande des organisateurs, des représentations sportives sont annoncées à huis clos... En revanche, les programmations théâtrales et de l'opéra ont été maintenues cette semaine. Les services de l'État s'interrogent également sur d’autres évènements à venir. C'est le cas du Père Cent pour lequel le recteur doit recevoir aujourd'hui les lycéens ou encore de la foire attractive à la fin du mois. « Il faut que l'on étudie le sujet pour savoir si on peut agir avec des mesures barrières pour permettre le déroulement de la foire. On ne sait pas, il existe de nombreux supports de contamination... On a réfléchi à différentes hypothèses » affime Eric Freysselinard, préfet de Meurthe-et-Moselle. 

Des interrogations sur le Covid-19 ? Les numéros utiles à contacter.
Le numéro vert national sur le coronavirus : 0800 130 000
L'ARS Grand Est : 03 83 39 30 30
Le Rectorat Nancy-Metz : 03 83 86 23 37
La Préfecture de Meurthe-et-Moselle : 03 83 34 26 26
N'appelez le 15 qu'en cas de symptômes très sérieux   

 

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