Quatre individus ont été interpellés dans le cadre du démantèlement d’un trafic atypique de stupéfiants et de revente de drogues de synthèse. Les substances illicites étaient commercialisées dans le milieu festif de la bourgeoisie nancéienne et messine. 

Vendu entre 10 et 15 euros le cachet coloré d’ecstasy, dix euros le buvard de LSD... Un trafic de drogue de synthèse lucratif rayonnait depuis de longs mois dans des lieux festifs de la bourgeoisie nancéienne de Nancy et Metz, discothèque, salles de spectacle... Les enquêteurs du GIR de Lorraine, de la brigade des stupéfiants de la sûreté départementale de la sécurité publique de Nancy, de l’antenne de police judiciaire de Metz et de la DPRJ Grand Est de Strasbourg y ont mis un terme les 20 et 21 mai dernier avec les interpellations de quatre individus dont le donneur d’ordre présumé, a-t-on appris vendredi lors d’une conférence de presse à l’hôtel de police de Nancy.

Une enquête de « longue haleine », mobilisant une vingtaine de policiers, initiée fin 2018 à la suite d’interpellations régulières d’individus en possession de drogues de synthèse à la sortie de ces milieux festifs. Pour identifier le fournisseur inondant ce marché nancéien, une enquête préliminaire puis une ouverture d’information judiciaire suivie par un juge d’instruction près du T.G.I de Nancy ont été menées. Elles ont permis de définir l’implication d’un fournisseur établi en Moselle oeuvrant avec de la drogue transportée depuis les Pays-Bas. 

MDMA, Kétamine, LSD, cocaïne... et plus de 5000 cachets d’ecstasy

À la suite de l’identification des individus suspectés d’être impliqués dans ce trafic, un dispositif d’interpellations en simultané était conduit sur Nancy et Metz dans des lieux de domiciles, points de chute et stockage. Le fournisseur mosellan de 22 ans domicilié à Hayange et son complice nancéien de 21 ans stockant les produits stupéfiants dans un box loué sur Nancy étaient tous les deux interpellés mardi 21 mai lors d’un retour des Pays-Bas en possession de 446 g de kétamine. Un autre complice âgé de 19 ans résidant dans la périphérie de Nancy et la petite amie du fournisseur mosellan étaient également conduits en garde à vue pour être interrogés. 

Au total, ont été saisis, 424,2 g de MDMA, 5031 cachets d’ecstasy, 566 g de kétamine, 1,2 g de cocaïne, 289 g de cannabis, 335 buvards de LSD, 4 g de speed, mais aussi 4600 euros en numéraires et 97 cartouches de cigarettes de contrebande. « La nature des saisies est assez inédite pour nous, c’est ce qui nous a amené à nous intéresser à ce dossier », commente un enquêteur soulignant le soutien de la hiérarchie policière et judiciaire. 

Dans cette affaire complexe, le fournisseur mosellan considéré comme un « semi-grossiste » a donné du fil à retordre aux policiers. « Le donneur d’ordre est quelqu’un d’aguerri aux techniques policières, il connait le business, c’est un individu prudent. Un pro. », assurent plusieurs sources policières évoquant les nombreuses précautions de l’individu prises ces derniers mois. Fausses pistes, locations sous de faux noms, changements réguliers de téléphones, de lieux de planque.... 

Selon les enquêteurs l’individu est suspecté d'avoir commercialisé « des quantités assez importantes » à une vingtaine de clients sur Nancy et à une dizaine de clients sur Metz. Une douzaine de voyages entre la Hollande et la France ont d'ailleurs été mis en relief lors de l'enquête. Le trafic aurait duré deux années. 

Un trafic inhabituel et des drogues qui inquiètent les forces de l’ordre

C’est coloré, présentés comme d'inoffensifs bonbons... Les 5000 cachets d’ecstasy saisis dans cette affaire étaient conditionnés sous forme de petits camions jaunes. Sous son aspect ludique, son prix abordable pour attirer les jeunes, ses effets sont notoires sur la santé. Par leur toxicité et leurs puissances, elles induisent une multitude de dangers sur l’organisme et sur le cerveau à court et à long terme comme les risques de surdosages, de malaises, de convulsions, les arrêts cardiaques...

De quoi augmenter l’inquiétude des policiers de terrain de Nancy et Metz observant ces dernières années : « des modes de fabrication beaucoup plus élaborés qu’avant avec des produits plus concentrés ». 

Les trois individus interpellés ont reconnu leurs implications et étaient présentés devant le juge d’instruction le vendredi 24 mai en vue de leur mise en examen et placement en détention provisoire. La jeune fille, petite amie du fournisseur présumé a été mise hors de cause. 

 

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