Cinéma. Comme des garçons est le premier long métrage de Julien Hallard, un film inspiré librement de l'histoire vraie de la première équipe féminine professionnelle de foot à la fin des années 60. Notre rencontre avec le cinéaste... au bord de la pelouse de Marcel Picot.

L'histoire commence à Reims en 1969. Paul Coutard (Max Boublil), séducteur invétéré et journaliste sportif au quotidien Le Champenois, décide d’organiser un match de football féminin pour défier son directeur lors de la kermesse annuelle du journal. Emmanuelle Bruno (Vanessa Guide), secrétaire de direction, se retrouve obligée de l’assister. Sans le savoir, ils vont se lancer ensemble dans la création de la première équipe féminine de football de France.

En plus de proposer une belle représentation du sport, le film raconte une épopée celle d'une bande de femmes qui va parvenir à s'affranchir de la domination masculine en s'imposant dans un milieu à l'époque très macho du football. Pour réaliser son feelgood movie, le cinéaste a eu recours un panel d'actrices comme Vanessa Guide, Mona Walravens, Sarah Suco, l'humoriste Delphine Baril, Julie Moulier, Solène Rigot et Carole Franck. Les comédiennes Vanessa Guide et Mona Walravens étaient ce jeudi en Lorraine pour présenter le film en avant-première à UGC Ludres. Elles étaient accompagnées de Max Boublil et du réalisateur Julien Hallard. 

C'est en salle de presse de l'ASNL que l'équipe du film a répondu aux questions des journalistes avant de se voir offrir par le club de foot des maillots floqués à leurs noms. L'équipe du film s'est ensuite prêtée à quelques dédicaces de ballons pour des joueuses de l'ASNL.

Interview de Julien Hallard pour "Comme des Garçons"

 

L'interview en vidéo (durée totale 3m44)

Quel est le pitch ?

Julien Hallard : « Ça raconte tout simplement une histoire vraie un peu romancée, l’histoire des filles de Reims 1968 et 1969 qui ont monté la première équipe  de foot féminine en France. Voilà, c’est parti d’une blague d'une petite annonce pour organiser un match de femmes dans une kermesse et puis les filles sont venues à cette annonce et elles ont monté cette équipe. »

D'où vient l'idée du film ?

J.H : « Ça vient d’un reportage que j’écoutais en me brossant les dents dans ma salle de bains. Un reportage à la radio et j’entends les filles de l’époque qui parle de cette aventure et à la fois l’idée de dire “Wah personne n’a eu l’idée de raconter cette histoire qui est incroyable qui est unique, qui est tombée dans les oubliettes" et puis les entendre parler, elles, elles ont énormément de détermination, on entend des voix de filles populaires avec de l’humour, du franc-parler qui n’avaient pas peur de s’affronter avec des gars à l’époque et je trouve ça super. Je me dis à la fois il y a une histoire, une galerie de personnages alors allons y faisons le film. »

On voit que le film est documenté, il y a de vraies images d’archives à la fin et puis il y a aussi toute cette réalité à cette époque avec des docteurs qui expliquent que finalement le foot n’est pas très bon pour la femme...

J.H : « Oui, en France, le foot n’était pas interdit par la loi, il avait interdit sous Vichy, mais là en 1969, ça ne se faisait pas c’était impossible de mettre des filles en short sur un terrain, ça aurait été de l’exhibitionnisme. Alors, les filles étaient cantonnées à faire des sports d’intérieur, dans des gymnases, on ne voulait pas avoir le corps de la femme. À l’époque, on était complètement rétrograde, on ne pouvait pas l’imaginer. On disait que les filles risquaient d’être stériles en jouant au football, les médecins disaient ça. C’était vraiment presque un monde entier à abattre, le monde des machos et presque de la société française dans son intégralité. »

C’est un film qui aborde l’égalité hommes / femmes...

J.H : « Oui, c’est un vrai film féministe, après j’ai décidé de passer par la comédie, j’assume le fait que ce soit féministe. Ça parle de filles qui ont voulu changer quelque chose, c’est-à-dire jouer au football. Ce n’est pas un féminisme de revendication, ce n'est pas un féminisme politique, c’est un féminisme d’action, concret. Changer quelque chose dans le droit, c’est-à-dire avoir le droit de jouer au foot. Et, ça ce film là, je pense que comme une comédie, on se rapproche du sujet sans être trop dogmatique, sans être dans la thématique, dans un truc un peu lourdingue, c’est plus léger, mais le fond y est quand même. »

On voit que le filles se sont amusées lors du tournage, avez-vous quelques anecdotes à nous raconter ?

J.H : « Les filles se sont vraiment amusées, elles ont aussi beaucoup souffert parce qu’elles se sont entraînées dur, parfois sans vestiaire, en amont du film pendant trois ou six mois. Alors ce que je peux vous dire c’est qu’il y a des filles qui se sont blessées, ça peut arriver, parfois même sans jouer au football en mettant seulement le pied sur le ballon, il y en a une qui s’est fait une petite entorse. Voilà, elles ont joué sous la pluie, elles ont joué dans des conditions difficiles, il y a eu des petits malaises aussi, pendant des fives qui sont très intenses. Les fives, c’est cinq contre cinq dans une petite salle, alors on court beaucoup. Enfin, voilà, elles se sont sacrifiées à l’entraînement et moi j’ai été avec elles et j’ai joué parfois avec elle et c’était dur aussi. J’ai failli aussi faire un malaise aussi. »

Ici, nous sommes dans le stade de Marcel Picot...

J.H : « Oui, c'est magnifique... » 

Comme vous le savez le stade accueille l'équipe de l'ASNL, plutôt mal classée et qui risque la relégation...

J.H : « Non, il ne faut pas dire ça, ça va bien se passer ! »

Vous avez un message d'encouragement ? 

J.H : « Oui j'ai un message, il ne faut pas lâcher ! C'est comme moi avec mon film, parfois on est dans des situations difficiles, il faut y croire jusqu'au bout, je suis sûr qu'il vont rester en seconde division. »

On peux vous entendre dire : allez Nancy ? 

J.H : « Allez Nancy !!! Oui, mais vraiment, allez Nancy, c'est un club historique quand même qui doit rester dans le monde professionnel évidemment ! » 

Extrait de la conférence de presse au stade Marcel Picot (durée totale 3m45)


Comme des Garçons dans les salles de cinéma le 25 avril 2018

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