À Nancy, l’hypercentre s’apprête à vivre de nouvelles transformations pour apaiser la circulation et faciliter le report modal. D'ici 2030, la rue Saint-Dizier deviendra un axe réservé aux bus et aux vélos, tandis que la rue des Quatre-Églises accueillera le trafic automobile.
Si les travaux de rénovation des rues Saint-Jean et Saint-Georges sont désormais achevés et que les trolleybus de la ligne 1 circulent sur cet axe, l’hypercentre de Nancy s’apprête à connaître de nouvelles transformations. Mathieu Klein, maire de Nancy et président de la métropole, a présenté ce lundi 1er décembre les grands projets qui redessineront les déplacements en centre-ville à partir de 2026 et au-delà. Tour d'horizon.

Rue Saint-Dizier, un axe réservé aux bus et aux vélos
Au cœur de ce projet, la rue Saint-Dizier, emblématique et l’une des artères les plus fréquentées de l’hypercentre, sera, à l’issue d’un vaste chantier, entièrement dédiée aux bus et aux vélos. Cette transformation s’inscrit dans le cadre du Plan Métropolitain des Mobilités (P2M) et du Plan Local d’Urbanisme intercommunal Habitat-Déplacement (PLUi-HD), qui ont pour objectif de promouvoir les transports en commun, le vélo et la marche, tout en offrant des solutions adaptées aux automobilistes.
Cette requalification répond également à un impératif technique, puisque le réseau hydraulique situé sous la rue doit être remplacé. C’est l’occasion pour la municipalité de repenser l’aménagement de cet axe, avec une circulation apaisée, une végétalisation renforcée et la plantation de nouveaux arbres. Une concertation étroite avec les commerçants sera mise en place afin de limiter l’impact sur l’activité économique.
La rue accueillera également la ligne 2, totalement décarbonée, qui sera le prolongement de la ligne 1. Les travaux, programmés de la seconde moitié de 2026 à 2029, se dérouleront par tronçons pour réduire au maximum les perturbations.
À quelques mètres de là, le Marché Central bénéficiera lui aussi d’une vaste modernisation. La halle, fréquentée chaque semaine par plusieurs milliers de personnes, sera repensée pour améliorer le confort des visiteurs et valoriser les producteurs locaux et les artisans des métiers de bouche. Le projet, estimé à 6 millions d’euros, sera financé pour moitié par la Ville et coordonné avec les travaux de la rue Saint-Dizier afin de limiter les perturbations.
Toujours en hypercentre, la rue Stanislas sera également transformée : elle sera réservée aux transports en commun et aux vélos, avec le maintien d’une bande de livraison en partie basse pour assurer la continuité commerciale. La place Dombasle, quant à elle, est promise à d'autres perpectives que le stationnement en devenant une place de vie arborée plus apaisée.
Quid de la rue des Quatre-Églises ? Elle devrait accueiller la majorité du trafic automobile et la rue Henri Poincaré mise en double sens pour maintenir l'accès en coeur de ville .

Piétonnisation, axes Est-Ouest et report modal
Le centre historique de Nancy va également s’ouvrir davantage aux piétons. Une première phase de piétonnisation concernera le secteur allant du chemin de la Porte de la Craffe jusqu’au Marché Central. À partir de 2027, une fermeture temporaire à la circulation permettra de tester ces nouveaux aménagements avant leur mise en place définitive.
L’axe Est-Ouest, qui comprend les secteurs Briand, Painlevé et Mon Désert, sera doté de pistes cyclables bidirectionnelles. La concertation avec les riverains et commerçants débutera dès 2026, et les travaux devraient commencer en février de la même année.
La place Carnot et le cours Léopold seront densifiés en végétation et verront progressivement leur stationnement de surface remplacé par des parkings souterrains, tout en maintenant les usages d’animation et les événements du centre-ville. Ces travaux sont programmés entre 2028 et 2030.
Pour accompagner ces transformations, un plan de circulation global sera mis en place pour apaiser le cœur de Nancy. Le trafic automobile sera limité dans certaines rues aux riverains, aux livraisons, aux visiteurs et aux accès aux parkings. Le maire Mathieu Klein rappelle que « mon quartier n’est pas un raccourci » et insiste sur la protection de tous les modes de déplacement, notamment les plus fragiles. « Il faut favoriser la transition écologique et repenser la manière de se déplacer en ville. L’anneau de desserte doit permettre de desservir le centre-ville pour accéder à sa destination finale, et non plus de traverser les quartiers », précise-t-il.

Les perspectives de la Place Pain Levé - DR / Métropole du Grand Nancy
Accessibilité et stationnement
Pour faciliter le report modal, plusieurs parkings relais seront créés ou étendus : Maxéville Scarpone (80 places en 2026, 250 en 2028), Porte Nord où se trouvera le terminus de ligne Urbanloop et Ligne 5 (80 places en 2026, 300 en 2028) et Porte Verte (100 places en 2026, 300 en 2030). Les tarifs des parkings en ouvrage seront ajustés afin d’inciter les automobilistes à privilégier ces solutions plutôt que le stationnement de surface.









