Ciblant essentiellement des particuliers francophones, plusieurs centaines d’escroqueries au placement initiées depuis des sites internet frauduleux ont été dénombrées en France et en Belgique. Alors que trois individus ont été placés en détention, à Nancy la justice alerte le grand public, les chefs d’entreprises sur la dangerosité de ces équipes de malfaiteurs. 

L’hameçon consistait le plus souvent à attirer les victimes avec une simple promesse financière celle de fructifier leur argent. Contactées par téléphone, une personne leur proposait de réaliser un premier investissement en bitcoins, diamants ou or sur des sites internet avec des plus-values à la clef comprises entre 5 et 35 %. Au début, pour mettre en confiance leur victime, les escrocs remboursaient la mise de départ jusqu’à augmenter sensiblement leurs propositions. 

Selon les services de la gendarmerie, la première infraction recensée de cette organisation criminelle a été commise en novembre 2017 dans l’arrondissement de Sélestat. Elle ciblait une victime pensant faire de bonnes affaires avec de la criptomonnaie, délestée d’un montant de 15 000 euros, elle déposait plainte. Une cellule d’enquête était ouverte.

A l’appui de sites internet, les mis en cause ont pu escroquer de nombreux particuliers en France et en Belgique pour des sommes conséquentes. L’argent collecté était ensuite versé sur des comptes bancaires « rebonds », des comptes situés à l’étranger (UE, asiatiques ou turcs) pour éviter qu’on ne trace leur argent. Ces mêmes individus ont eu recours également à un autre procédé celui des escroqueries aux faux ordres de virements sur la base de fausses factures touchant même une importante société territoriale située en France. 

La coopération internationale pour identifier le réseau

Au printemps 2018, une information judiciaire recensant « de nombreuses escroqueries en bande organisée commises par des ressortissants français et israéliens aux faux placements en bitcoins, en diamants ou en or » était ouverte à la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Nancy. En France et en Belgique, selon des chiffres provisoires, 86 victimes ont été recensées (64 pour l’hexagone) pour un préjudice estimé à plus de 6 millions d’euros.  

Dès le mois de janvier 2019, les magistrats français et belges réunis avec le soutien d’Eurojust décidaient de créer une équipe commune d’enquête franco-belge. Une opération associant les enquêteurs de France, de Belgique et d’Israël était entreprise afin d’identifier des flux d’argent, les fournisseurs de moyens informatiques ou encore les donneurs d’ordre... Les investigations menées sur commission rogatoire du juge d’instruction par la Section de recherches de Strasbourg, avec le soutien d’Europol, ont permis d’interpeller et de mettre en examen quatre suspects de nationalité française, agissant en lien avec des ressortissants israéliens. Selon le procureur, l’un d’eux organisait des ouvertures de compte et les trois autres étant plutôt des exécutants. Trois de ces quatre personnes ont été placées en détention provisoire. 

Des saisies d’avoirs ont été effectuées en France, au Luxembourg pour 1 million d’euros. Elles vont permettre d’assurer une partie de l'indemnisation des victimes. 

Le cerveau présumé basé en Israël 

Au début du mois de décembre 2019 dans le cadre d’une commission rogatoire internationale la police israélienne procédait à des perquisitions de suspects en présence de magistrats français et belges et représentants d’Europol. Elle a permis d’identifier le donneur d’ordre des escroqueries commises en France et en Belgique. L’homme âgé de 45 ans est de nationalité franco-israélienne. Selon la justice, l’individu a déjà été condamné en 2012 par le tribunal correctionnel de Paris à une lourde peine d’emprisonnement et d’amende dans le cadre d’une fraude spectaculaire à la taxe carbone. 

Les autorités lancent un appel à la vigilance

« Il y a énormément de victimes du côté français et belge avec toujours des escroqueries en cours à partir de diamants, de cryptomonnaies puis des fraudes au vin et en ce moment des plateformes de trading. Cette alerte à la population était importante », a déclaré Paul Gerard, représentant du Parquet Fédéral Belge. Ajoutant la nécessité pour toute personne souhaitant investir sur une plateforme internet ou verser de l’argent à des inconnus d’aller vérifier au préalable si celle-ci ne se trouve pas sur des listes déjà signalées par l’Autorité des marchés financiers comme l’AMF en France

« Le film est loin d’être fini, il y a encore du travail. Cela peut arriver à tout le monde, des gens qui se laissent duper par un rendement qui semble faramineux, certaines victimes ont perdu toutes leurs économies, l’épargne de toute une vie passée. Ces escroqueries continuent, l’action de prévention est importante », a insisté le Colonel François Despres de la Section de recherche de Strasbourg. 

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